Lors de la 32e réunion du Conseil des ministres, Madame Bestine Kazadi, ministre déléguée en charge de la Francophonie et de la Coopération internationale, a présenté cette adhésion, soulignant l’importance de « relancer cette filière en adoptant des pratiques durables et respectueuses de l’environnement, tout en attirant des investissements et en créant de nouvelles opportunités pour nos populations. »
Cette décision marque un tournant décisif pour le futur du secteur congolais de l’huile de palme.

Évolution de la RDC : De pays exportateur net d’huile de palme à importateur net
Autrefois pays exportateur net dans les années 1960 et 1970, la République démocratique du Congo (RDC) est devenue, depuis les années 2000, un importateur net d’huile de palme. Ce changement de statut résulte principalement d’une consommation domestique en forte hausse, largement supérieure à la production nationale. Aujourd’hui, le principal défi pour la RDC réside dans l’augmentation de sa production locale afin de répondre à la demande intérieure tout en générant un excédent exportable.
Malgré la présence de 145 millions d’hectares de terres propices à la culture du palmier à huile selon le CIFOR, la RDC n’exploite qu’une fraction de ces terres et le rendement en fruits frais de palmier à huile (FFB) reste relativement faible.
En comparaison avec des pays comme l’Indonésie et la Malaisie, leaders mondiaux du secteur, qui génèrent des milliards de dollars annuels grâce à leurs exportations, la RDC ne parvient à engranger que 86 000 dollars (USD) en recettes d’exportation. Cela souligne l’énorme potentiel inexploité du pays dans ce domaine.
Si la RDC réussissait à produire localement les 140 000 tonnes d’huile de palme qu’elle importe chaque année, elle pourrait non seulement satisfaire sa demande intérieure, mais également revitaliser son secteur formel. Cette évolution constituerait un levier stratégique pour stimuler le développement économique du pays et offrir de nouvelles perspectives à ses agriculteurs et à ses industries.
Cette transformation représente ainsi une opportunité clé pour la RDC, en vue de renforcer sa souveraineté alimentaire et d’augmenter ses recettes d’exportation.
Toutefois, pour que cette expansion du secteur soit réellement bénéfique, elle doit s’inscrire dans un cadre solide de régulation et de protection, assurant des bénéfices durables tant sur le plan social qu’environnemental.

Intentions de la République Démocratique du Congo en rejoignant le CPOPC
L’adhésion de la République Démocratique du Congo (RDC) au CPOPC ouvre la voie à plusieurs avantages stratégiques significatifs :
- S’affirmer comme la prochaine grande frontière de la production d’huile de palme, en défendant ses intérêts sur la scène international aux côtés des plus grands producteurs mondiaux.
- Accès privilégié aux marchés internationaux, avec un alignement des standards de production congolais sur les exigences mondiales en matière de durabilité et de qualité.
- Un meilleur accès aux marchés internationaux : alignement des standards de production congolais avec les exigences mondiales.
- Une facilitation des échanges et un transfert d’expertise optimisé : échange de connaissances et de technologies avec les principaux producteurs mondiaux (Malaisie, Indonésie, etc.).
- Tirer parti et renforcer la coopération ainsi que la collaboration entre les pays membres pour une résolution collective des problèmes et le partage des connaissances dans le secteur de l’huile de palme.
Impact de l’industrie de l’huile de palme sur l’économie nationale
Selon un rapport du CPOPC, le développement du secteur de l’huile de palme en RDC pourrait avoir des retombées économiques considérables :
- Afflux de devises étrangères : Les exportations d’huile de palme génèreront des revenus substantiels, contribuant à renforcer la stabilité macroéconomique du pays.
- Expansion de la production : Une expansion quintuplée de l’industrie de l’huile de palme de la RDC permettrait d’atteindre une production locale annuelle de 1,5 million de tonnes d’huile de palme, avec un potentiel de création d’environ 250.000 emplois directs, totalisant ainsi environ 1 200 000 emplois supplémentaires.
- Un fort impact social : ces emplois créés impacteront environ 6,3 millions de personnes dépendantes des foyers, soit 6,3 % de la population totale de la RDC.
- Une augmentation nette de la contribution au PIB de 2,52 milliards USD, soit une hausse d’environ 5 %.
Un engagement renouvelé de PHC pour une huile de palme durable
PHC, premier producteur d’huile de palme en République démocratique du Congo (RDC), salue avec enthousiasme l’engagement du gouvernement congolais à positionner le pays comme un leader dans la production durable d’huile de palme. En tant que partenaire stratégique du développement socio-économique de la RDC, PHC réaffirme son engagement à soutenir toutes les initiatives visant à moderniser et développer la production nationale d’huile de palme de manière durable.
L’adhésion de la RDC au CPOPC marque ainsi le début d’une nouvelle ère pour l’industrie congolaise de l’huile de palme, offrant des perspectives inédites et prometteuses pour l’avenir économique du pays.
Sources : United States Department of Agriculture, USDA, FAO, ITC Trademap, Oil World
